Pédaler l’hiver, même pas peur !
Froid, vent, pluie, neige… peuvent décourager plus d’un cycliste en hiver et lui faire ranger son vélo au garage. Voici quelques règles de base pour continuer à rouler au chaud et au sec, rester motivé et prendre du plaisir.
Nombreux sont les cyclistes à raccrocher leur vélo dès que l’hiver pointe le bout de son nez. Pour les cyclistes, vélotafeurs, comme pour tous les autres amoureux de la Petite Reine, il est important de bien se couvrir durant cette période pour ne pas tomber malade. Heureusement, on peut rester en selle au chaud et au sec, à condition d’être équipé et de porter des vêtements adaptés. Fins et en fibres techniques, ils doivent tenir chaud, évacuer la transpiration vers l’extérieur, et empêcher l’humidité externe de pénétrer, le tout en laissant la peau respirer.
Pourquoi donner un coup de pouce à l’organisme ?
L’homme est homéotherme. Sa température corporelle reste constante quelles que soient les variations climatiques. Pour la maintenir aux alentours de 37 °C, l’organisme met en place plusieurs mécanismes naturels de régulation thermique, dits « thermorégulateurs ».
- Il limite la déperdition de chaleur en réduisant le calibre des vaisseaux capillaires (vasoconstriction). La circulation sanguine est ainsi redistribuée en profondeur vers les organes vitaux, comme le cœur, le cerveau, et le tube digestif pour les maintenir bien au chaud. Ceci explique pourquoi nous avons les extrémités (mains et pieds) froides.
- Il augmente la production de chaleur (thermogénèse) en accroissant l’activité musculaire via les frissons. Ils deviennent conscients lorsqu’ils sont intenses. Cette chaleur est également obtenue en augmentant la dépense énergétique, c’est-à-dire en utilisant les réserves caloriques stockées par le corps.
Même si ces mécanismes sont très efficaces, l’organisme peut avoir des difficultés à lutter contre le froid. En fonction de notre état de forme, du phénomène de refroidissement éolien, la température ressentie à vélo (température de l’air + vitesse) varie. Ce phénomène s’explique physiologiquement. Lorsqu’il y a du vent, la fine couche d’air qui s’est réchauffée au contact de la peau est sans cesse balayée par le vent. Sans cette fine pellicule isolante, la peau est continuellement en contact direct avec l’air froid et sec. Ainsi, en fonction de la vitesse avec laquelle vous roulez et l’exposition au vent, les températures ressenties sont plus ou moins importantes. D’où l’importance de s’habiller correctement pour rester au chaud et au sec.
Créez un cocon de chaleur
Optez pour la règle des 3 couches
1ère couche, choisissez un tee-shirt manches longues, très fin et hyper prés du corps. Il doit évacuer de manière optimale la sueur et garder la chaleur… C’est le plus important. Proscrivez celui en coton qui retient la transpiration et qui met un temps fou à sécher.
2ème couche, misez sur les fibres de type softshell, dryfit, coolmax, thermax, polartec… Elles dissipent lentement la chaleur et conservent leur pouvoir isolant même humides.
3ème couche, préférez le coupe-vent déperlant contre le vent et la pluie. Le but est de créer une barrière thermique contre le froid. Il doit être léger et respirant. C’est-à-dire, limiter la condensation de la vapeur d’eau à l’intérieur du vêtement. Bannissez les Kway et autres imperméables. Ils emprisonnent la transpiration et se transforment en véritable sauna.
Misez sur un collant chaud
Enfilez un legging chaud. Même principe que pour le haut du corps. Prenez-les avec des fibres thermiques et respirantes: dryfit, coolmax, thermax…
Mettez des gants
Ne négligez pas vos mains. Leur épiderme est plus fin que celui du reste du corps. Pauvres en glandes sébacées, qui fabriquent le précieux film hydrolipidique protecteur naturel de la peau, elles se dessèchent très facilement, se gercent… Protégez-les avec des gants chauds et ajustés. Préférez-les avec une bonne isolation contre le froid et déperlants. Ni trop épais ni trop fins, ils sont antidérapants tout en gardant une certaine mobilité pour freiner, changer de vitesse… Prenez-les aussi avec la « fonction touch screen » pour utiliser votre smartphone sans les retirer.
Portez un bonnet ou un « buff » sous le casque
C’est par le crâne que l’on perd le plus de chaleur corporelle. Si 30% de la chaleur s’échappent par les mains et les pieds, la tête en évacue à elle seule aussi 30%. Si la tête se refroidit, c’est l’ensemble du corps qui se refroidit. Il faut donc se couvrir la tête. Même si les cheveux, pour ceux qui en ont, limitent légèrement la perte, pensez aux sous-casques, bonnets, bandeaux… Glissez-les sous le casque afin de bien protéger le front, les sinus, les oreilles et le cou. Une grande déperdition de chaleur se fait à ce niveau.
Conservez les pieds au chaud
Comme nous l’avons vu plus haut, le refroidissement des mains et des pieds est principalement dû à la diminution de la circulation sanguine. Bien maintenus dans les chaussures, il est difficile de réchauffer les petits petons. Mettez une paire de chaussettes épaisses, étanches et qui évacuent l’humidité pour laisser respirer les pieds. Pour une protection additionnelle contre la pluie, n’oubliez pas les couvre-chaussures imperméables.
Pensez aussi à préparer votre vélo, passez aux pneus d’hiver, adaptez votre conduite, rechargez régulièrement la batterie de votre VAE. Un peu comme le corps, elle dépense plus en énergie lorsqu’il fait froid.
Clarisse Nénard